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Les tribulations de la Tribu
25 février 2013

Vous avez demandé la résidence alternée ? veuillez patienter....

C'est une question récurrente autour de nous, beaucoup de nos amis nous demandent comment se passe la résidence alternée. Même si elle a tendance à se démocratiser ses dernières années, Elle n'est pas si commune que cela encore et beaucoup de questions tournent autour de ce principe.

Tout d'abord, il faut savoir que faire le choix de la résidence alternée n'a pas été une évidence de suite pour le père des grands Zoulous et moi. D'abord parce que les enfants étaient encore très jeunes lors de notre séparation (3ans, 5.5ans et 7.5ans), les conditions d'accueil de leur père qui venait de quitter le domicile familiale n'étaient pas optimales et puis ils ne m'avaient jamais quittée plus d'une demie journée pour le plus jeune et à peine une nuit ou deux chez des amis très proches pour les filles. (Je travaillais à la maison, j'étais donc avec eux tout le temps)

Dans un premier temps, cette éventualité n'a même pas été abordée. Préserver les enfants de nos désaccords, leur permettre de continuer à vivre dans leur monde d'enfant, dans la maison qu'ils connaissaient, dans leur univers à chacun, a été une priorité.

Moi j'ai continué à vivre avec eux dans la maison familiale. Leur père les prenait de temps en temps, par très courtes périodes au départ, une demie journée, une journée, une nuit, une journée + une nuit, un petit week-end....en fonction de leurs demandes aussi, tout en restant raisonnable. Nous savions que de toute façon, cette situation était temporaire. En effet, la séparation bien entamée, il nous fallait vendre la maison en question.

Pour le coup, la crise a été plutôt bénéfique puisque nous avons mis plus de 2,5 ans à la vendre.

Les enfants ont eu le temps de mûrir, grandir, comprendre bien des choses...

Leur père ayant une situation professionnelle bien établie, il a pu racheter de suite une maison pas très loin de la première, ...moi j'ai du attendre un peu. L'idée première était de laisser les enfants scolarisés dans la même ville qu'au moment de la séparation afin d'éviter d'autant plus de chamboulements. Après discussions avec les enfants, moultes explications, nous avons convenus d'inverser la situation quelques temps. Ils sont allés vivre avec leur père. Il va sans dire que ce furent les mois les plus longs et les plus difficiles de ma vie.

Quelques temps plus tard, les situations personnelles et professionnelles de chacun plus simples et mieux organisées, nous avons donc pu nous poser la question de la résidence alternée. Les enfants avaient alors 6.5ans, 8.5ans et 11 ans.

Est ce que nous leur avons demandé leur avis ? Non.

Nous leur avons parlé. Nous nous sommes mis autour d'une table et nous leur avons expliqué le pourquoi, le comment, le quand... mais à aucun moment nous ne leur avons demandé si ce choix que nous faisions pour eux était ce que eux, ils souhaitaient. Pourquoi ? Simplement parce que ce choix est avant tout un choix de parents, un choix d'éducation. On ne demande pas à un enfant si il souhaite apprendre le français comme langue maternelle, donc on ne lui demande pas, à ces âges là surtout, si ils souhaitent vivre chez leur père ou chez leur mère, ou encore en résidence alternée. C'est leur faire porter une trop grande, trop lourde responsabilité pour des épaules d'enfants. D'autant plus que le choix en question concernait non pas un enfant, mais trois. L'ensemble de la fratrie. Et que si l'un souhaitait quelques chose, il aurait fallu prendre en compte le souhait de l'autre aussi... au risque de perturber tout le monde encore plus. Nous avons considéré la résidence alternée comme un choix d'éducation.

Dans la pratique, il fallait que nous habitions à moins de 15mn en voiture des écoles des enfants : Leur père et moi avions décidé de les laisser scolarisé dans la même ville afin de ne pas les déboussoler encore plus. 15mn de trajet matin et soir me semble une bonne mesure pour ne pas passer notre temps ensemble sur la route.

Peu de temps avant que ZhomChéri et moi même emménagions dans la nouvelle maison, le père des enfants et moi-même sommes passés devant le JAF (Juge des Affaires Familiales) afin que les modalités de base de la résidence alternée soient écrites noire sur blanc et validées. Si l'un de nous faisait un faux pas sans le consentement de l'autre, le jugement est une base, une ligne de conduite à respecter. Une sorte de garde fou.

Une fois que nous avons été installés, malgré encore quelques travaux de décoration en cours, les enfants sont venus nous rejoindre et notre vie à 5 -à mi-temps- a pu commencer.

Ce ne fut pas tout rose et joli de suite. Il nous a fallu à tous, un temps d'adaptation. Aux enfants qui apprenaient à vivre avec ZhomChéri, dans une nouvelle maison. Des habitudes à prendre, d'autres à reprendre, un petit monde à se recréer... Passer d'une maison à l'autre fut un peu difficile au début pour FilleAinée.... ZhomChéri, lui a découvert la vie à 5 au quotidien, bien différente de ce que l'on peu vivre juste le temps d'un we ou de vacances... A moi aussi il m'a fallu un peu de temps. Je naviguais un peu entre chacun, les travaux, des soucis de boulot, de santé... ce fut un vrai challenge pour nous tous.

Notre semaine commence donc le vendredi soir où je les récupère à la sortie de l'école, pour se finir le vendredi suivant au matin où je les dépose à l'école.

Pour le passage d'une maison à l'autre, un grand sac sert à transporter les petites affaires des enfants : doudous, livres scolaires, petits jeux ou autres qu'ils souhaitent balader d'une maison à l'autre. Le papa et moi nous nous arrangeons pour nous déposer ces affaires dans le courant du vendredi. C'est l'occasion aussi de faire le point sur ce qui c'est passé durant la semaine, d'aborder de front les tensions si il y en a, d'envisager les solutions ou les soutiens nécessaires si tels sont les besoins.

 

Après deux années de résidence alternée, nous pouvons dire que les semaines sont généralement bien rodées. Ils ont des habitudes chez l'un et chez l'autre parent. Parfois différentes, parfois semblables, mais en tout état de cause, nous avons décidé que l'éducation que nous souhaitions donner à nos enfants n'avait qu'une seule base commune. Pas de violences physiques ou verbales et nos valeurs sont respectées chez l'un comme chez l'autre.

Et les conjoints dans tout ça ?

Ils ne sont pas en reste. Loin de là. Pour moi, il était très important que Zhom soit complètement impliqué dans la vie des enfants. Un fait évident est qu'il n'est pas leur père, mais le rôle qu'il vit auprès d'eux s'en rapproche beaucoup. En tant qu'éducateur et compagnon de leur maman, il les respecte et s'en fait respecter. Il partage avec eux des moments qui leurs appartiennent. Des moments de complicité, d'autres où il doit gronde. Leur relation, ils la créent ensemble depuis leur première rencontre.

 

Pour conclure, je dirais qu'il n'y a pas de grand secret pour qu'une résidence alternée fonctionne. Mais il y a deux maîtres mots :

l'un c'est la communication. Dans tous les sens, il est vraiment très important qu'il y ai du dialogue, quelques que soient les divergences entre adultes, les enfants ont besoin de savoir que leurs parents discutent, parlent d'eux, de ce qui se passe chez l'un et l'autre, de leur avenir, de leurs choix d'éducation et d'orientation. Il n'est pas aisé de mettre de coté nos divergences d'adultes. Si un couple se sépare, c'est qu'il y a des soucis, notamment de communication. Il est impossible d'en faire abstraction totalement, mais il est important de se focaliser sur les enfants. Leurs besoins doivent passer en priorité afin qu'ils (re)trouvent un certain équilibre.

Le second, c'est compromis. C'est, certain jours, encore plus difficile à appliquer que la communication mais c'est à mon sens important de savoir être souple dans l'application des "règles" de la résidence alternée. Nous avons chacun à certaines périodes des impératifs, professionnels ou personnels... Parfois nous souhaitons décaler la garde d'une ou deux journée, se dépanner sur une soirée, ou échanger quelques jours pour les vacances ou un anniversaire de famille... Savoir faire des compromis aide aussi à établir des échanges harmonieux. A condition que les compromis soient à double sens...

 

La vidéo des Maternelles sur le sujet

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