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Les tribulations de la Tribu
4 janvier 2013

Ca n'arrive pas qu'aux autres...

Un article écrit il y a pluqieurs années déjà, mais qu'il est toujours bon de relire de temps en temps...

Parce qu'on ne le dit jamais assez...

Parce que ça n'arrive pas qu'aux autres...

Parce que la sécurité est l'affaire de tous et de chacun...

Parce qu'on aime nos enfants, on les attache !

Nous sommes samedi 23 décembre 2006, l'ex, moi et nos 3 enfants (6.5 ans, 4.5 ans et 2 ans à l'époque des faits) sommes allés au supermarché, à 6 km de chez nous, pour faire quelques petites courses afin de compléter notre repas du lendemain, pour le réveillon de Noël. Dans le magasin, nous n'avons pas traîné, nous savions ce dont nous avions besoin et les enfants étaient pressés de rentrer pour jouer avec nous au kapla. Ils ont été gentils malgré le monde et l'attente aux caisses. Nous sortons du magasin, il est environ 17h15. Fistond'Amour commence à s'énerver un peu lorsque je le monte dans son siège auto, il ne supporte pas d'être attaché. En le mettant dans son fauteuil, je me fais la remarque que je le trouve bien serré, à l'allée c'est son père qui l'avait installé, il sert plus que moi, mais il est vrai qu'à l'allée, contrairement à son habitude, le petit n'avait pas enlevé les bras de dessous le harnais. Après une seconde de réflexion je ne le desserre pas malgré ses hurlements de protestation. Je regarde nos 2 aînées, PetiteChérie est dans son fauteuil, elle est bien ficelée aussi, elle n'a pas voulu enlever son manteau. FilleAînée est au milieu, sur un ré-hausseur, nous lui faisons bien mettre la ceinture sur son épaule, et pas dessous le bras comme elle préfère souvent le faire.

Tranquillement nous sortons du parking, l'ex aime prendre le route qui traverse le centre ville plutôt que la nationale, En cette période de Noël, les rues sont illuminées, c'est vraiment très joli. Nous passons les deux principaux ronds-points, il y a un peu de monde sur la route, mais pas autant d'affluence qu'on aurait pu le croire. Après le second rond-point, la route est toute droite, avant de sortir de la ville, il y a deux feux, le premier nous est rouge, deux fois de suite car il y a du monde et le temps que les premières voitures passent, il est à nouveau rouge juste devant nous. Ce n'est rien, nous ne sommes pas pressés. Et les enfants sont ravit car ils voient de prés l'illumination qui est sur notre droite.

Vert, nous passons. Quelques dizaines de mètres plus loin un autre feu, on le voit rouge au loin. Je regarde le compteur de vitesse, 55, 53, 51, 49, 47...Le feu passe au vert un peu avant que nous soyons arrivé dessus, l'ex ne ré-accélère pas, il connaît bien cette route, il sait qu'après le feu, juste après le croisement avec l'avenue de N. en T., il y a un passage piéton et une boulangerie sur notre droite.

J'ai juste le temps de regarder à nouveau le feu vert, je regarde en face de nous, à peut être 5 mètres, 6 mètres tout au plus, la voiture qui arrive sur l'autre voie en face, tourne juste devant nous, (elle est donc à notre gauche et va à notre droite) pas de clignotant, le virage complètement coupé, pas de temps d'attente. J'entends l'ex hurler « Mais qu'est ce qu'elle fou !!!!! » au même moment il appui à fond sur le frein, je le sens plutôt que je le vois, tendu au volant, hurlant « Attentionnnnnnnnn !!! » la voiture reste droite et là, le choc, la collision, l'explosion ! Notre voiture s'encastre dans celle qui tournait devant nous, nous rentrons dans l'avant droit de la voiture. Je sens la secousse, énorme, qui me plonge en avant, la ceinture me retient fermement, j'ai un choc à la poitrine et aux genoux, je vois l'airbag se dégonfler, de la poudre grise, une odeur de fumée, de brûlé, j'entends 3 voix à l'arrière qui se mettent à hurler en même temps, une image de flamme me passe devant les yeux, il faut sortir, tout de suite, sortir les enfants. Je n'ai pas le temps de réfléchir, Je défais ma ceinture, je sens la main de l'ex qui fait de même avec la sienne. Il me demande si ça va, je ne réponds pas, je sors de la voiture, j'ouvre la portière arrière, pas le temps de se poser des questions, tout va très vite, je détache Fistond'Amour, j'ai le temps de voir qu'il a toujours les bras sous le harnais, je le prends dans mes bras, FilleAînée se détache, je croise son regard apeuré, je lui crie de venir, vite, d'aller sur le trottoir, PetiteChérie crie « Maman ! » elle a les yeux affolés, elle se détache, c'est la première fois qu'elle y arrive seule. Elle plonge hors de la voiture à la suite de sa sœur, je les emmène tous les trois sur le trottoir juste à coté à deux ou trois mètres de la voiture, je leur demande de s'asseoir par terre. l'ex arrive avec le plaid de voiture, les recouvre tous les trois, il a pris les deux écharpes de portage que j'ai toujours dans le coffre, il les emmitoufle avec, il me donne mon sac à main. Je prends de suite mon portable, je vois ma main qui tremble fortement, j'arrive à ouvrir le téléphone et je compose le 18. Ça répond de suite, questions simples de la dame, le lieu, le nombre de voiture, combien d'adultes, combien d'enfants. Là je nous vois tous les 5, l'ex est train de vider la voiture de tout ce qu'elle contient, je regarde autour de nous, je vois alors la conductrice de l'autre véhicule, il me semble la connaître, je vois ses enfants, une fillette qui doit avoir l'âge de ma fille aînée et un petit garçon, ils sont sonnés mais sont debout, Je le signale à la personne que j'ai au téléphone. Elle me dit de garder mon calme....je crois que je ne l'ai pas été autant depuis des années même si je sens mon corps trembler...Elle me signale que les secours arrivent. J'entends déjà au loin les sirènes de pompiers.

Je vois une jeune femme arriver vers la conductrice, je la reconnais de suite, c'est l'Atsem de PetiteChérie, la conductrice est une proche de sa famille.

L'ex me demande si les enfants vont bien, je confirme, ils pleurent, ils ont peur, FilleAînée regarde la voiture et me dit entre deux sanglots qu'elle ne pourra plus rouler « Comment on va rentrer à la maison, maman ? » je la rassure, je passe mes mains sur sa tête, son visage, son dos, je regarde ses mains. Ça va, je fais de même pour les deux plus jeunes. Ils ne sont pas blessé, ils ne saignent pas, ils ont peur. Je les câline tant bien que mal.

Il y a à présent beaucoup de monde sur ce carrefour. On me suggère de relever mes enfants pour qu'ils n'aient pas froid aux fesses, deux jeunes hommes les aident à se relever. Leur propose de l'eau. Je vais voir la conductrice de l'autre voiture, je lui demande si elle va bien, si elle a eu un malaise en conduisant, un problème avec sa voiture ... dans mon esprit, sur le moment sa façon de conduire ne pouvait venir que d'un souci de ce type. Elle me dit juste, « mais j'étais engagée ! », je ne discute pas, je la vois sonnée, je demande si ses enfants vont bien. Elle ne me répond pas non plus. Le front de la petite me semble un peu blessé, mais il fait noir, je ne vois pas bien.

 

Je prends alors le temps de regarder les 2 voitures, les avants sont encastrés l'un dans l'autre. Ça coule de ma voiture, il y a plein de débris par terre. Je tente de prendre quelques photos avec mon téléphone mais entre la nuit et les feux de détresse de ma voiture, cela ne donne pas grand-chose. Je vois alors l'ex regarder dans l'autre voiture, une Clio. Il revient me dire qu'il n'y a qu'un seul siège auto. On en déduit donc que la fillette était seulement attachée avec la ceinture de la voiture, à gauche, derrière sa mère.

l'ex me demande si mon genou va bien. Je le regarde, interrogative. Je n'ai pas mal au genou, mais à la poitrine, j'ai juste un peu de mal à respirer. Il me dit que la boite à gant de notre voiture est complètement défoncée et que mes genoux ont du prendre tout le choc. Du coup, effectivement je ressens un tiraillement au genou gauche....les pompiers arrivent...il s'est passé moins de 10 minutes depuis l'accident.

 

Questions des pompiers, un seul camion est pour l'instant sur les lieux, ils prennent en charge de suite la fillette de la conductrice. Ils sont un peu inquiets pour ma douleur à la poitrine. Un second camion de pompier arrive. J'y monte avec mes trois enfants. Je demande à ce qu'ils soient d'abord auscultés. J'ai besoin d'être complètement rassurée avant de pense à moi. Je vois l'ex avec les gendarmes au travers de la vitre du camion de pompier puis je le vois monter dans un troisième camion de pompier qui vient d'arriver. On vient me demander de confier un des enfants à l'autre ambulance car ils n'ont pas le droit de prendre plus de 3 personnes par camion. FilleAînée va donc avec son père. Je peux enfin m'asseoir. La douleur à la poitrine devient assez forte. Je dois rester debout, ça va mieux. En fait, la ceinture et l'airbag m'ont écrasé la poitrine, j'ai mal au sein gauche et au plexus. Mon genou commence à me faire souffrir un peu.

Le trajet jusqu'à l'hôpital se passe tranquillement, les enfants jouent avec les pompier et les ballons-gants qu'ils ont gonflés. Ils rient ; ils jouent, ils vont bien. A l'hôpital, nous croisons la petite fille de la conductrice sur un brancard, elle va bien en dehors d'une grosse bosse à la tête. Nos constantes sont prises, je fais une radio, qui révèle un léger enfoncement de la cage thoracique. Le genou à juste bien cogné. Je suis bonne pour un bleu immense dans quelques jours.

 

Nous sommes rentrés bien tard, j'en profite pour pousser un coup de gueule contre les taxis. Aucun des 10 que nous avons appelé n'a voulu se déplacer ce soir là. Il a fallu que nous contactions un ami qui vit à plus de 40 km pour nous ramener chez nous.

Nous avons beaucoup parlé avec les enfants sur le retour et à la maison en les faisant manger. Nous les avons fait parler, nous en avions tous besoin.

 

Ce dimanche, 24 décembre 2006, l'ex est allé au commissariat pour remplir le constat avec la conductrice. Les gendarmes ont relevé pas moins de 5 infractions à l'actif de cette dame : défaut de clignotant, non respect d'une priorité de passage, un enfant non attaché selon les normes imposées, défaut d'affichage d'assurance, et contrôle technique de sa voiture pas à jour.

Les gendarmes nous ont demandé si nous souhaitions porter plainte étant donné que je suis blessée, mais franchement, nous estimons que nous avons tous eu beaucoup de chance, aussi bien elle et ses enfants que nous. Il n'y a que de la tôle cassée et les bobos sont sans gravité.

 

Nous mettrons quelques temps à nous remettre du choc, les images de cet accident dansent devant nos yeux, mais nous sommes bien entourés. Le lendemain, c'est Noël. Nous ferons briller des étoiles dans les yeux de nos enfants.

 

Parents, pour l'amour de vos enfants, attachez les dans les sièges-autos prévus à cet effet, même pour de petits trajets. Leur vie et la vôtre en dépend ! Les accidents n'arrivent pas qu'aux autres, même si vous, vous êtes très prudent, d'autres le sont beaucoup moins.

 

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Commentaires
S
merci pour ce rappel si important! j'ai eu des frissons à la lecture de ce récit...
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